Mars 2023 - Contexte du marché et taux de crédit immobilier
Le mois de mars a été marqué par plusieurs hausses de taux successives.
L’actualisation du taux d’usure le 1er mars à 4% sur les durées supérieures à 20 ans a amené les banques à augmenter leurs grilles au cours du mois.
Trois banques ont changé leurs conditions une seule fois au milieu du mois, mais deux autres, dont un grand groupe bancaire national, ont répercuté trois hausses successives.
La mensualisation du taux d’usure s’accompagnant d’une hausse des grilles de taux des banques, il reste une période de 10 jours environ sur le mois, pour pouvoir présenter les dossiers refusés le mois précédent.
Dans ce contexte, l’optimisation du plan de financement avec le client et la réactivité de la prise de décision sont incontournables pour ne pas subir une évolution des conditions de financement.
Finalement la mensualisation du taux d’usure n’a pas changé les principes de fond.
La progression des taux est certes plus faible mais leur fréquence a augmenté.
Les taux vont-ils cesser d’augmenter et stagner pendant plusieurs semaines ?
Une accalmie se profile suite aux différents mouvements du secteur bancaire mondial dans le courant du mois de mars.
Plusieurs banques ont fait faillite en l’espace de neuf jours : la Silicon Valley Bank, Silvergate Bank et Signature Bank au USA. Le Crédit Suisse, lui, a été racheté in extremis par sa sœur rivale UBS.
Face à ce risque de crise du secteur financier les banques centrales se sont désormais concentrées sur la solidité des établissements de crédit.
Il est question de stabiliser les taux d’emprunt pendant plusieurs mois pour ne pas fragiliser la stabilité des banques de la zone euro. Les hausses des taux directeurs à venir seront très faibles ou devraient même ne pas avoir lieu.
Cela maintiendrait au niveau actuel les taux d’emprunt sur l’ensemble des durées.
Nous avons même pu voir fin mars deux banques régionales qui ont pris la décision de diminuer drastiquement leurs taux sur 20 et 25 ans dans l’objectif de regagner des parts de marché.
L’une d’elle propose un taux à 3,05% sur 25 ans pour la tranche de revenu < 42k€ annuels ce qui maintien la moyenne nationale juste en dessous des 3,50%.
Des perspectives positives sur les critères d’octroi
L’ajustement à la baisse des prix de l’immobilier n’est pas encore significatif et il est surtout très disparate selon la typologie des biens et des régions.
Il n’y a donc pas encore à date de compensation de la hausse du coût du crédit par un prix d’achat plus faible.
Cela commence à inquiéter le gouvernement qui observe que la tension locative se renforce et que le nombre de primo accédant diminue.
Le gouvernement envisagerait d’assouplir les critères d’octroi de crédit fixés par le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière). Il va donc évaluer la pertinence des critères afin d’analyser si ces derniers sont un obstacle à l’accès au crédit pour des ménages pourtant solvables.
Le gouvernement semble favorable et déterminé à augmenter la durée maximum d’emprunt (aujourd’hui à 25 ans).
La durée moyenne de détention d’un emprunt est de 9 ans, cela signifie que la durée a finalement peu d’inconvénients, mais présente surtout l’avantage de réduire le poids de la mensualité.
Les investisseurs, quant à eux, pourraient sortir du calcul de l’endettement à 35% avec un retour du raisonnement en différentiel, et avec un taux d’endettement déplafonné et un calcul en reste à vivre qui prendrait le dessus.
Il est donc possible que les limites de durée de financement et d’endettement soient modifiées en fonction des résultats de ces travaux d’analyse et après décision du Gouverneur de la Banque de France.
Si ces changements venaient à être annoncés, ils le seraient en juin, lors de la prochaine réunion du HCSF.
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Publié le 25/04/2023 par
Damien GHERBEZZA
Le mois de mars a été marqué par plusieurs hausses de taux successives. L’actualisation du taux d’usure le 1er mars à 4% sur les durées supérieures à 20 ans a amené les banques à augmenter leurs grilles au cours du mois. Trois banques ont changé leurs conditions une seule fois au milieu du mois, mais deux autres, dont un grand groupe bancaire national, ont répercuté trois hausses successives.